Dernière mise à jour le 2 avril 2025
Imaginez pouvoir envoyer un message WhatsApp à Baudelaire pour l’interroger sur sa relation complexe avec Paris. C’est désormais possible grâce à ChatBac. Une application géniale pour aider vos élèves à préparer le bac de français.
Préparer le bac de français n’a jamais été une mince affaire. Pour beaucoup de jeunes, les œuvres au programme semblent lointaines, presque inaccessibles, et les outils traditionnels ne suffisent pas toujours à créer ce lien vivant avec la littérature.
C’est justement pour combler ce fossé qu’Emmanuelle Roussel, enseignante de lettres, a conçu ChatBac.fr : une plateforme qui propose aux lycéens de converser directement avec les auteurs au programme du bac français cette année.
Le principe est simple, mais franchement malin — une sorte de messagerie où les élèves peuvent échanger directement avec les auteurs qu’ils étudient. Oui, vous avez bien lu. Parler avec Rimbaud, Rabealis, Balzac ou Colette comme si vous leur écriviez un message.
Le tout se fait via l’intelligence artificielle dans une interface qui leur est familière — celle d’une messagerie instantanée type Whatsapp. J’adore.
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Dialoguer avec les auteurs en direct
C’est en tombant sur PhiloGPT (un projet d’un autre prof, Vivien Mirbeau) qu’Emmanuelle a eu le déclic. Elle s’est dit : “Et pourquoi pas faire pareil avec les textes du bac français ?” Résultat : une appli qui parle le langage des ados, tout en collant pile au programme.
Comment ça marche, concrètement ?
Pas besoinde mode d’emploi pour l’application. Vos élèves sont en terrain connu :
- L’interface ressemble beaucoup à WhatsApp, donc pas besoin de mode d’emploi.
- Les auteurs proposés sont ceux que les élèves doivent connaître pour l’examen.
- Si on ne sait pas trop quoi demander, des exemples de questions sont là pour aider.
Une interface qui parle aux élèves
Ce qui frappe d’abord, c’est la simplicité du dispositif. L’interface rappelle celle d’une application de messagerie bien connue, ce qui facilite l’appropriation immédiate de l’outil. Mais derrière cette apparente légèreté se cache une idée forte : replacer l’élève au cœur de l’échange, en le rendant acteur de ses lectures.
Trop souvent, les élèves abordent les œuvres comme des blocs figés. Ici, ils peuvent poser directement leurs questions à un auteur virtuel, recevoir des réponses claires, et même être relancés avec de nouvelles pistes de réflexion.
Et ce n’est pas tout : pour ceux qui ne sauraient pas par où commencer, ChatBac propose des exemples de questions adaptées à chaque auteur. Cela évite l’écueil du “je ne sais pas quoi demander” et permet de structurer les échanges sans les figer. Franchement, c’est un vrai coup de pouce pour initier une réflexion personnelle, surtout pour les élèves qui n’osent pas toujours s’exprimer en classe.
🧠 Une IA pensée pour l’école, pas pour le spectacle
On pourrait être tenté de penser que ce n’est qu’un simple gadget, mais ce serait passer à côté de l’essentiel. ChatBac repose sur une intelligence artificielle formée spécifiquement à partir des cours de son autrice, et nourrie de sources fiables comme Wikisource et les textes du domaine public des auteurs. L’objectif est clair : éviter les approximations, rester fidèle au programme, et offrir un contenu de qualité, sans digressions inutiles.
Soyons honnêtes : dans un contexte où les IA génératives sont parfois perçues comme distrayantes, voire risquées, cette approche encadrée est rassurante. Les réponses restent dans le cadre des œuvres étudiées, sans extrapoler, et les auteurs virtuels ne se contentent pas de répondre — ils interrogent aussi. Ce dialogue à double sens pousse les élèves à aller plus loin, à préciser leur pensée, à faire des liens. Bref, à entrer vraiment dans la lecture.
Un outil au service de l’oral… et de l’écrit
ChatBac trouve naturellement sa place dans la préparation à l’oral du Bac. En simulant un échange avec un auteur, l’élève apprend à construire un point de vue, à exprimer son ressenti, à formuler des idées. Il ne s’agit pas seulement de “connaître” une œuvre, mais d’en parler, avec des mots à soi. Et là, on se dit qu’on a franchi un cap : l’élève ne récite plus, il dialogue.
Mais l’outil a aussi toute sa pertinence pour l’écrit. En proposant des pistes de réflexion, en reformulant certaines idées-clés, il aide à mieux cerner les enjeux d’un texte, à identifier les grands thèmes, à contextualiser. C’est une manière concrète de revisiter les œuvres sans les réduire à des fiches.
Une intégration souple dans les pratiques pédagogiques
Ce qui est encore plus intéressant, c’est que l’outil a été pensé à la fois pour les élèves et pour les enseignants. Côté élèves, il peut être utilisé en autonomie, à condition d’un minimum de préparation : réfléchir à ses questions, tester les suggestions, garder une trace des échanges les plus utiles.
Côté enseignants, il peut s’intégrer dans une séquence pédagogique, en amont ou en aval d’un cours, pour prolonger la réflexion ou amorcer un débat.
Le rôle du professeur reste central : guider, accompagner, donner du sens. ChatBac ne se substitue pas aux cours, et c’est tant mieux. Il en prolonge simplement la portée, en s’adaptant aux usages actuels, sans renier les exigences du programme.
Une réponse concrète aux nouveaux usages
ChatBac.fr est gratuit, facile à prendre en main, et surtout, pensé pour répondre à un vrai besoin : celui de rendre la littérature plus accessible, sans l’appauvrir. Il ne s’agit pas de tout simplifier, mais d’ouvrir un espace de dialogue — même simulé — entre l’élève et les textes. Bravo à Emmanuelle Roussel pour cette chouette expérience.
À l’heure où l’intelligence artificielle s’invite de plus en plus dans les pratiques éducatives, ce projet montre qu’elle peut aussi servir la réflexion, l’expression, la construction du sens.